Don Quichotte prenait les moulins à vents pour des géants. Il avait cependant une bonne raison : il était fou ; il avait la cervelle tête pleine de romans de chevalerie. Toute personne sensée sait que les moulins à vent ne sont pas des géants.
Cela dit, l’inverse n’est pas vrai : à notre époque, les géants sont des moulins à vent. Les gens de pouvoir, les personnalités publiques, toutes celles à qui l’on demande un avis éclairé au moindre événement, toutes celles à qui l’on demande une réaction face à telle ou telle nouvelle, ne font plus que brasser de l’air : ils utilisent les mêmes mots rodés, les mêmes tournures de phrase écrites par un spécialiste de la communication, puis rodées au fil des interventions dans les médias. Le fond a été abandonné au profit de la forme, le sens au profit de l’image, le communiqué au profit du communicant.
Si Don Quichotte était ridicule de combattre des moulins, il n’est peut-être pas inutile de combattre des géants. Surtout si, à force de remuer du vent, ils nous empêchent d’avancer. Et cela, nous ne pourrons y arriver qu’en cessant d’écouter tout ce bruit qu’ils font pour ne rien dire. Et en développant nos propres mots.
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