La semaine dernière, à l’occasion d’un meeting à Barcelone, j’ai suivi la conférence d’un intervenant anglais qui évoquait le rapport compliqué que peut avoir la France avec le libre marché. Un point de vue que je ne suis pas loin de partager. Le problème que pose le libre marché pour les élites françaises, c’est la manière dont s’élabore la richesse dans le cadre du libre marché, qui est en effet rarement basée sur le mérite intellectuel ou artistique. Ce n’est pas celui qui s‘exprime ou écrit le mieux qui s’enrichit. Qu’il s’agisse d’un baril de lessive ou d’un nouveau jouet.. Il suf?t d’avoir la bonne idée au bon moment et savoir convaincre le marché. Et cette idée (que le succès dans les ?nances est régi par la popularité) attise chez certains de l’inquiétude. Cela se remarque dans leur réaction dédaigneuse par rapport aux personnes qui se sont enrichies grâce à une combinaison d’efforts personnels et du libre marché. Connaître le succès en répondant aux besoins du « marché » est considéré comme être enchaîné au plus abject des instincts humains : la cupidité. Or travailler un projet artistique est jugé comme un hommage au plus honorable des sentiments humains : l’esprit humain. Le fait qu’un constructeur soit capable de gagner davantage sur le marché du travail qu’un écrivain est vu comme une offense faite à un ordre idéal. En France, presque tout le monde y rejette « le capitalisme ». En érigeant la popularité au rang de moteur de succès, le libre marché appuierait selon eux la « Facebookisation » de la société, où la culture se changerait en un bourbier de mauvais goût élevé au titre de norme. Mais dans le libre marché, chacun peut réaliser ses propres choix, qu’il s’agisse d’af?rmer sa préférence de boire du vin d’ici plutôt qu’une boisson énergétique thaïlandaise, de préférer voir un ?lm d’art et d’essai français plutôt qu’un blockbuster américain. Le libre marché est un système qui renforce la capacité de l’individu à opérer ses propres choix. Voilà la conclusion à laquelle m’a conduit ce séminaire à Barcelone : c’est cet esprit réactionnaire qui contribue plus que toute autre chose au déclin de notre pays. Je vous laisse le lien vers le site spécialiste de ce séminaire à Barcelone
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